01/04/2017

Je ne sais pas vraiment par où commencer…
Ça fait maintenant trois ans que tu es parti. Tu n’as été là qu’un tout petit peu, comme une étoile filante
qui nous a rendu fou de joie, comme un tonnerre qui a foudroyé nos vies. Ma vie.
Certain peut-être diront que c’est malsain d’écrire de cette façon, à la deuxième personne comme si
je te parlais vraiment. Mais j’menfous des gens, ça fait trois ans que mes doigts me démangent et que j’essaye d’oublier. Certains ne pourront jamais comprendre la plaie ouverte que tu as laissé dans mon cœur.
Je ne t’ai jamais vu, jamais vraiment connu, ça a été très rapide, trop rapide. On découvre que tu es là, on est fous de joie, et puis un jour on apprend que c’est fini, hop, un petit passage par l’hôpital et la vie continue. Comme un deuil, mais sans que les gens comprennent vraiment. Après tout ‘’ça arrive’’ ‘’vous êtes jeune madame, vous en aurez d’autre’’ ‘’vaut mieux maintenant que plus tard’’ ‘’ça veut dire qu’il n’était pas normal ‘’. Les gens et leur indélicatesse qui m’enfonçait un peu plus avec leur froideur.
Du jour au lendemain, je n’ai plus pu te parler. J’ai arrêté d’imaginer qui tu serais, j’ai arrêté de
compter les jours. Je me suis senti si bête de m’être emballée si vite et je n’ai eu que mes yeux pour pleurer. Du jour au lendemain, j’ai été jetée brutalement dans une vie plus froide. Oui ce sont des choses qui arrivent, ok, merci, je sais.
Tu sais, je ne regrette pas le fait de t’avoir perdu. Mais je regrette les conséquences qu’on eut ton départ. J’étais quelqu’un de forte, joyeuse, optimiste. Je riais pour rien, je rêvais de tout, et personne ne me faisait peur. J’adorais la vie, j’étais prête à me battre et à grimper des sommets pour arriver à mes fins. En partant, tu m’as pris un petit bout de ce que j’étais. Je ne l’ai pas vu tout de suite, j’ai d’abord pleuré, oui beaucoup pleuré. Et ensuite, quand j’ai réalisé vraiment, tout était vide.
Mon Malkiel est arrivé, on a déménagé, j’ai reçu mon diplôme, j’ai trouvé un boulot. Bref,la vie a
repris son court.

Sans toi, sans moi.

Et je me répétais sans cesse, mais où je suis moi ? comme si que je ne vivais pas la vie comme je
devrais, comme si une autre avait pris ma place. J’avais peur. Je veux allez bien, Aidez-moi à aller
bien. S’il vous plait.
Je me suis longtemps forcée à ne plus penser à toi. Et ça a marché. Y’a des fois où des jours entiers passaient sans que je ne ressente plus ce poids, qui me prenait mon souffle, me coupait les jambes, me faisait trembler de chagrin.
Tu es l’enfant que j’aurais pu avoir. Tu as été mon petit être a moi le temps de quelques semaines.
Ma petite étoile. Grâce à toi, j’ai pu avoir mon amour de fils, et rien que pour ça je ne pourrais jamais te regretter.

Ça fait trois ans et beaucoup de choses ce sont passés depuis. Depuis, j’ai commencé à me retrouver, à arrêter de penser à toi en me retenant de pleurer, à arrêter d’avoir peur de perdre les gens que j’aime, à arrêter de revivre encore et encore la façon dont tout ça c’est passer, de te revoir toi sur cette écran noir et blanc, de me rappeler du regard brisé de Jérémie, de repenser aux douleurs dans mon ventre, aux hurlements de mon cœur, au déchirement. Je ne pense pas que j’arriverais à t’oublier un jour. Je crois que je ne le veux pas vraiment en fait…mais j’ai appris à aller mieux.
Ça fait trois ans, et je vais mieux.

A ma petite étoile, ma petite leçon de vie.

Ma petite étoile

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