04/09/2018

Dans ses tout premiers instants de vie, le cœur d'un fœtus bat entre 190 et 200 battements par minute. Il descend à 140 quelques semaines plus tard, et ce tout au long des neuf mois de grossesse. Le rythme cardiaque d'un nourrisson à sa naissance est entre 110 et 160 pulsations par minute. Tout au long de la vie, et au fur et à mesure des années le battement va ralentir doucement, imperceptiblement. La nuit, pendant le sommeil, l'organe freine sa cadence, entraînant avec lui ses voisins les poumons, et notre respiration devient plus lente également. À un certain moment, nos cœurs ralentissent tellement, que nous sommes pratiquement morts. Mais heureusement, chaque matin, comme un chef à l'usine, il reprend son rythme effréné, rallume les machines, active le centre nerveux, et nos yeux s'ouvrent alors.

On ne prête pas assez attention à ce que signifie un cœur qui bat. Au sens propre je veux dire.

Tam tam, tam tam, tam tam.

Sans jamais s'arrêter.

On ne réalise pas assez qu'un cœur n'est jamais ménagé et qu'il va se prendre de plein fouet et à des milliers de reprises chaque émotion que l'on va ressentir tout au long de nos existences.

Le rythme de nos cœurs quand l'angoisse nous prend les tripes.

Le rythme de nos cœurs quand la peur gagne nos ventres.

Le rythme de nos cœurs lors un coup de foudre.

Le tambour d'un chagrin d'amour, d'une déception, d'un choc.

La cadence pour un fou rire, une belle surprise, ou une séance de sport.

La pulsation ne sera jamais la même.

Et puis, à la fin de nos vies, quand ils le décident, nos cœurs vieillis, et fatigués vont s'éteindre doucement et rendre leur dernier souffle.

Chaque minute dans le monde entier de minuscules petits cœurs encore fragiles commencent à battre joyeusement dans les ventres des futures mamans.

Chaque minute dans le monde entier d'énormes cœurs usés et flétris prennent leur retraite après de longues années remplies de rires, de colères, d'amours, de joies, ou de tristesses de leurs propriétaires.

On ne remerciera jamais assez cette batterie précieuse et inestimable qui nous permet de vivre chaque seconde.

Alors merci.

À son petit cœur qui cogne fort dans sa poitrine quand il a du chagrin.

À son petit cœur apaisé quand il s'endort enfin,

À mon cœur qui palpite merveilleusement quand je les regarde tous rirent ensemble,

À mon cœur qui bug quand il me prend dans ses bras après une longue journée,

Merci.

Ah, et le soir tard dans le silence de la maison endormi, j'adore fermer les yeux, bercée par les respirations de mes trois hommes, et je peux presque les entendre travailler doucement au creux de nos poitrines.

Merci pour ça aussi…

On l'attend angoissés à chaque échographie, on se lève ensuite la nuit le vérifier au creux de leurs cous.

Il est le métronome de nos vies.

L'essentiel,

Une belle musique de fond qui ne s'arrêtera jamais,

Le battement de nos cœurs.

Le battement de nos coeurs.

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